paroles _ Denis Girard (2010)

Tu as fait couler un peu de ton âme mon père
De la tienne dans la mienne, une lignée ancienne
Et si je marche droit c’est ton pas qui me guide
Tu as fait couler un peu de ton âme Ma mère
De la tienne dans la mienne de caresses en je t’aime
Et quand par bonheur j’aime c’est par tes yeux ta voix
Comme une signature inscrite au fond de moi
Je deviens homme tu vois comme on suit un chemin
Et si je fais les choses comme personne avant moi
Cette neuve manière C’est l’empreinte de nos doigts
Mes gènes ne gênent pas Ils sèment dans la terre là
Et la nouvelle moisson sera bonne tu verras

Je parle souvent trop peu j’aime bien mieux écouter
Je souris et j’attends je n’aime pas me presser
Je l’ai tant fait jadis à l’heure bête du travail
Où je voulais donner le savoir au bétail
Qui beuglait d’impatience devant cette abondance
De ces biens inutiles qui promettent le plaisir
Ces jolies cartes magiques aux couleurs du désir
Ils voulaient le premier elles voulaient le meilleur
Comme s’ils pouvaient tirer ce fameux numéro
Qui leur donne toutes les clés des plus grands rêves idiots
Un passeport éternel vers la facilité
Comme si faire des efforts était calamité

Il est devenu poète comme ça sans le vouloir
Comme cet étrange matin où une belle contrebasse
Se laissa trémousser sous le jeu de ses doigts
Il n’a de la jeunesse que la fougue l’apparence
Cette force tranquille qui défie le silence
Cette folle conviction que l’on peut tout risquer
Et toute cette tristesse devant la cruauté
Les saccages journaliers de l’eau du feu du pain
Tous ceux qui en ont trop et qui changent leurs mains
Pour des griffes acérées des langues de venin
Pour cet environnement abandonné aux chiens
Financiers ignorants torves politiciens

Un jour tu, je et il se retrouvent en pensée
Dans une cage de mots se promettent plus d’amour
Pour hier

Pour demain