Paroles _ Denis Girard (février 2012)

Les aidants naturels ont souvent cœur de femme
Avec toute la tendresse pour faire ce dur métier
Qui se paie de sourires de souffrances et de drames
Et de mille mercis qu’il leur faut deviner

Les aidantes naturelles sont les vraies pionnières
De ces petits soins aux vieilles personnes délaissées
Elles tracent la voie, insensibles aux commentaires
De ces jeunes adultes que leurs gestes font rager

Les aidantes naturelles sont des aventurières
De la nature humaine, espèce menacée
Lorsque la vie décline les vieillards fatigués
Par leurs propres familles, laissés dans la misère

Les aidantes naturelles sont des aventurières
D’une époque lointaine et d’un temps méprisé
Elles n’ont pas de costume de machine compliquée
Mais le cœur à l’ouvrage et le courage de tout faire

Les aidantes naturelles sont des aventurières
Qui chouchoutent en riant leurs parents transformés
Par d’étranges voyages dans le puits du passé
Vers tous ces souvenirs qui leur sont les plus chers

Les aidantes naturelles sont des aventurières
Trimeuses du quotidien, ouvrières de journée
Exploratrices de nuits blanches, le cœur si stressé
Quand la maladie frappe et la douleur amère

Elles rencontrent des êtres, voûtés et troublés
Avec la tête blanche et la peau toute ridée
Ces vieux savent des histoires qui nous ont inventés
Et des chansons bizarres sur la magie d’aimer

Ils boudent le présent comme un temps dépassé
Ignorent les instants qu’on appelle vérité
S’éveillent de mauvais rêves, des enfants agités
Par le Bonhomme Sept Heures qui voudrait les manger

Les aidantes naturelles sont des aventurières
Sans trophée sans histoires dans des livres racontées
Pas d’hommage pas de gloire ni de célébrité
Juste dans leur regard une lumière douce et fière